Mes vacances

 

 

 

Il a plut tout le matin laissant un paysage délavé noir et gris. Seuls les champs verts alternent avec les champs de terre nue, vaste plateau de jeux d’échecs où les pions auraient disparu. Tout est terne et sinistre, regarder par la fenêtre accentue le mal être ambiant et je suis grise de mes sentiments.

Mais, survient le vent qui souffle fort et pousse les nuages dehors laissant sa place au soleil. Alors, l’herbe mouillée se pare de joyaux et étincelle. Le ciel, si triste à en pleurer tout à l’heure, se colorie d’un bleu de mer où naviguent les nuages blancs.

Les arbres, sans feuilles, laissent maintenant entrevoir des bourgeons prometteurs.

Chaque ombre, chaque tâche noire apparaissent sous son véritable aspect. La clarté lève le voile d’incohérence. Les points noirs lointains redeviennent des maisons, les fantômes ne sont que des arbres nus, les oiseaux sautillent et fuient en nous entendant.  

On rit du vent et du froid qu’il fait, les yeux pleurent, les visages se paralysent, on court pour atteindre la maison et se réchauffer.

Tout à coup, la neige commence à tomber, quel paysage  va-t-elle nous laisser ?

 

Il est petit mais ne cesse de dire combien il est grand. Il s’affaire sans cesse et parle tout le temps surtout quand il n’a rien à dire parce qu’alors il faut attirer l’attention des autres, tous ces grands autour de lui, qui savent si bien s’occuper entre eux et sans lui. « Regarde moi, regarde moi, je sais faire, je veux faire, je veux jouer, viens jouer avec moi, non pas comme ça, regarde moi, regarde moi, joue au ballon avec moi, moi aussi je veux faire, et comment je vais faire, non c’est moi, j’entends plus rien tais-toi… »

Au bruit permanent de ses paroles, je voudrais parfois le fuir tant il est envahissant mais pourtant quand la fatigue le cueille au vol dans son élan sur mes genoux, un canapé ou même une chaise et que le silence reprend son droit, je pense à lui et à ses paroles parfois vaines mais si souvent  consolantes, aimantes, drôles et émouvantes. Le silence qui l’éloigne de moi mais qui me le donne à voir et à entendre autrement jusqu’à demain.

 

 

 

 

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