Elles sont six . Elles viennent de milieux sociaux différents, évoluent dans un monde professionnel à l’opposé les unes des autres. Elles ont en commun de partager leur vie avec un homme et des enfants mais surtout d’avoir pratiqué, un jour, un cour de gym, qu’elles ont délaissé ou plutôt que le professeur a arrêté tant il était fatigué de les entendre parler. Parfois l’envie de parler était si forte qu’elles continuaient autour d’une table et s’en allaient repues de paroles. La tranche d’âge s’étale sur une dizaine d’années alors que leurs enfants ont de trois à trente ans. Certaines sont amies et se voient en dehors, d’autres pas. Les maris intrigués ont souvent eu le désir de participer à ses débats féminins mais à l’occasion d’une rencontre inopinée, ils durent avouer qu’elle fut décevante car les dames furent bien muettes.
Plusieurs fois dans l’année, elles se rencontrent donc autour d’une table gastronomique et égrennent ce qui fait une vie avec les rires et les larmes, les engouements et les coups de gueule. Elles se rendent compte que leurs problèmes sont universels, trouvent parfois des solutions. Leur rencontre c’est un parfun d’enfance, une visite à l’orangerie, une baignade dans le lac, une madeleine moelleuse et craquante à la fois. Quelques heures dans l’éternité mais un pilier pour l’année.
Le paillasson 